Ce samedi 27 mars 2010 restera une date gravée à jamais dans le pâté Leader Price du club de Douarnenez. Oui ça y est, c'est officiel, on va peut-être monter. Les sardines de Douarnenez se sont congratulées à 11-2, fiers d'avoir enfiler les victoires comme on pourrait enfiler des balles de ping pong pour faire un collier pour la fête des mères, ou s'enfiler sous la douche dans l'euphorie torride du triomphe.

La route a été ardente et effroyablement incongrue. Et fallacieuse aussi.

Il y a eu cette première journée, contre St Divy, qu'on a réussi à battre au forceps, 18-2 ou un truc comme ça, bref c'était chaud et humide de sueur.

La deuxième journée aurait pu tourner au drame, ah ça oui nom d'un chien. Nous nous déplacions dans l'enfer du nord, le Stade Bollaert du Finistère, les Chtis de la Bretagne, le club de Plouescat. C'est ce genre de salle de ping pong, qui sert également de salle de hand ball, et qu'en fait l'hiver y a pas les moyens de la chauffer, car la mairie a demandé de choisir entre l'éclairage ou le chauffage. Du coup, ça sentait le match piège, car cette équipe qui montait de D2 maitrisait les éléments, et était habituée à jouer en moufles et à garder un jeu de jambe digne d'un danseur de claquettes malgré la diminution du volume de leurs attributs masculins dans leurs slips en peau de phoque. Et même si sur la feuille il y avait 16-4 pour nous, ils nous ont fait plus que douter, à tel point qu'ils nous ont battus 11-9. Mais non je déconne on les a bouzillés, les blaireaux, ils ont mené jusqu'à 8-7 et on a gagné 11-9, ah les blaireaux, les cons !! On a tous fait des moches contres, mais parait-il que les contres que tu les fais dans des températures négatives ça compte pas.

La troisième journée nous a beaucoup marqué, et c'est sans aucun doute le tournant de la saison. Landivisiau, cette équipe de petits jeunes qui crient touba ce qui est très con, une troupe de petits robots qui bouffent du panier de balles au petit dèj comme on mange des saucisses cocktail et des big mac. C'est pourquoi sur la feuille il y avait 18-2 pour nous, mais faut mieux se méfire, alors on les a pas pris de haut, pourtant ils étaient pas grands, et on a assuré le coup, 18-2 pour nous, mais le score était flatteur, car ils méritaient un troisième point. Quoique non.

La quatrième journée, c'était Pont l'Abbé. Vous savez, à chaque fois que vous jouez la montée, y a toujours ce club qui joue aussi la montée, et que vous savez que ça va se jouer sur une rencontre, LA rencontre, celle où t'appelles Ouest France pour qu'ils viennent annoncer la montée et prendre une photo de l'équipe triomphante, sauf si tu perds et que la tu tabasses ce con de journaliste qui veut parler de tes contres dans le journal, et qu'après les gens dans la rue te jettent des cailloux dans la gueule.
Bref du coup on a préféré assurer et on a intégré notre 30 mystère qui joue numéroté, on a aligné 30 40 40 45 45 55. Et eux, comme ils savaient qu'ils avaient aucune chance, ils se sont ramenés à 5 dont 2 jeunes. Ils ont pris 18-2, mais bon c'était chaud, heureusement qu'on avait le 30. A ce moment là de la saison, on peut croire en la montée, quand même, sachant qu'on a 2 victoires d'avance sur tout le monde.

C'était sans compter sur la 5ème journée, celle d'hier soir. On savait qu'au complet, Plomeur pouvait nous déstabiliser, voir nous prendre quelques points, sur la feuille y avait que 17-3 pour nous ... Et ce qui devait se passer est arrivé, comme pour nous gacher la fin de saison qui devait être une orgie de raquettes anatomiques, 1, 2, 4, 6 points ! C'était chaud, sachant qu'on avait un absent ! 13-7 pour nous. Ils nous ont payé des plateaux de fruits de mer énorme, avec du blanc et tout, vraiment bien, et en plus on les a battu, vraiment sympas les mecs



Au jour d'aujourd'hui, il nous reste 2 journées, mais on a vraiment peur. On doit jouer les derniers, qui doivent avoir 2 60 2 65 2 75, mais ils ont l'air solides puisqu'il y a un des 75 qui joue 70, du coup faudra qu'on fasse notre compo d'équipe intelligemment. Et si on gagne, c'est promis par la mairie de douarnenez : soirée " luxure et sardines " au macumba pour toute l'équipe.  


Je suis si fier, si heureux d'avoir participé à ce qui devrait être le graal pour cette modeste bourgade de Douarnenez. Je suis un peu la 6ème roue motrice du carosse, celle qui sert quand les 5 autres sont crevées ou bourrées, celle qui redonne un coup de fouet quand on fait des soirées SM.
Mais c'est avec une larme à l'oeil que j'ai annoncé mon départ vers d'autres cieux tel Ribéry qui quitte le Bayern pour le FCNA. Une mutation profiessionnelle m'oblige à poursuivre ma carrière tennis de tablistique dans la région de Tours. Mais à jamais mon nom sera associé à la montée de l'équipe fanion en pré régionale, enfin jusqu'à la première journée de l'année prochaine où ils gagneront 18-2 sans moi.

Mais une chose est sûre, c'est qu'on fond de mon sac, il restera toujours ce t-shirt bleu comme la mer pleines d'algues de douarnenez, et cette odeur puissante et nauséabonde de sardine faisandée qui m'évoque à chaque bouffée toutes ces soirées de combat intense contre des brels pour une montée vers la gloire et le 7ème ciel. Seul le ping peut nous mettre dans des états pareils.

Par contre je vais être obligé de jeter mon sac, il daube de trop, et je veux trouver un nouveau club à Tours où ils savent jouer.

Nous l'avions annoncé, un seul objectif : la montée. Et bien c'est sur la dernière journée que nous avons finalement assuré notre maintien, en nous imposant dans un match à enjeu où le stress n’est retombé qu’à 11-0 pour nous. Nos adversaires de Saint Divy se sont montrés un peu trop fébriles, et ont surtout aligné une formation niveau CFA6, qui leur a valu un petit 20-0 cul nu, avec quelques matchs intéressants quand même, quoique non je confonds avec le FCNA, ah bah non ça peut pas être ça non plus.

On peut dire qu’on a touché le fond. Imaginez un peu, c’est comme si le PSG achetait pleins de joueurs, annonçait en début de championnat « on vise une place de ligue des champions » , et jouait finalement son maintien au dernier match ! Ouais en fait on n’est pas les seuls. Nos scores des 7 rencontres : 10-10, 10-10, défaite 20-0, défaite 20-0, victoires 17-03, 18-02, 18-02 et 20-0. Si on fait la courbe de notre classement, on retrouverait presque l’électrocardiogramme de Johnny Hallyday.

Le concours de la plus grosse contre a été remporté par moi-même, avec une bonne vieille contre à 7 classements, suivent sur le podium mon collègue Gilles dit « le killer de 80 » avec un petit 5 classements. Mention spéciale à notre pilier de A pour sa régularité qui passe un joli doublé de contres à 4 classements.

Je souhaite tout d’abord remercier Actimel et les cookies marque repère, qui ont renforcé ma défense active. Ensuite un grand merci à Total Excellium, le diesel écologique qui pollue beaucoup moins car il est mieux et plus cher, sans qui nos voitures n’auraient pas pu sortir du parking de la salle (pour 60 pleins chez Total avant fin 2009, on vous offre le CD de la bande sonore de la finale gagnée par Gatien en 1993, à écouter en famille lors des réveillons). Je remercie enfin tous ceux qui m’ont payé l’apéro cette année, notamment moi finalement.

Quelques moments clés de cette première partie de championnat :

-          le premier échange de cette demi saison, un service raté

-          le premier point remporté par Grenoble face à Toulouse

-          le 8^ème échange de cette demi saison, un service raté

-          le moment où on a retrouvé le tire bouchon

-          le dernier échange qui nous a assuré le maintien : un petit filet.

Notre objectif pour la deuxième demi saison, il est clair, net et circoncis : on monte nom d’un chien. Les moyens mis en place : 35 40 40 45 45 55. Je trouve ça con que c’est toujours le premier qui montent. Ca devrait être le 4ème, de temps en temps. Parce que je parie qu’on va encore se vautrer menu.

" Cette saison, il faut qu'on monte " disait Haroun Tazief. Ouais mais on a oublié de dire c'est quelle saison, et apparemment c'est plutôt pas l'automne,

On pourra accuser le mauvais sort, qui fait qu'on a eu 2 absents dès la première journée, et qu'en face ils étaient 60 mais ils jouaient 25,

C'était quand même une drôle d'équipe,
en A, y avait un boulanger, il arrêtait pas de mettre des pains,
y avait un avocat, il était bon défenseur,
y avait un taliban, il faisait que des services bombe,
en B, y avait un croupier, il passait toutes ses roulettes,
aussi y avait un mannequin, elle avait un geste de top parfait, presque un top modèle, et elle faisait aussi des bons services maquillés,
Et pis il y avait un cuisinier, il mettait vraiment de la sauce dans ses services,

Sinon pendant qu'on y est, j'ai joué
un coutelier, il faisait de beaux services coupés, par contre il arrêtait pas de faire des tranches,
j'ai joué aussi un cordonnier, qui mettait des sacoches, ou encore un vendeur ambulant qui distribuait les cachuètes ou les caramels,

Nan en fait en face y avait des petits merdeux, le genre de gamin que quand tu les bats ça va, mais quand eux ils te battent, bah c'est des petits merdeux,

quand ils passent un filet ils gueulent tchoo tchoo on dirait des trains à vapeur,
ils ont des bois modernes de technologie futuriste pleins de carbone qu'on comprend même pas pourquoi on appelle ça un bois,

Ils s'achètent les albums panini des joueurs de ping et ils s'échangent les images des joueurs du TTC Shangai au lieu de rêver de Zidane ou de Brice Hortefeux comme tous les jeunes
le soir au lit ils reluquent les formes de manche du nouveau bois de chez Tibhar au lieu de s'acheter Playboy comme tous les gamins de 24 ans,
Tiens ça me fait penser qu'on a joué un gars qui s'appelait Rocco, il avait un manche anatomique à ce qu'on raconte,

bref une équipe de petits robots qui ont bouffé du panier de balles toute leur jeunesse, alors que franchement essayez de bouffer du panier de balle, c'est dégueulasse même avec du ketchup ou du muscadet j'arrive pas à digérer, y avait un jeune il prenait tout en coup droit on l'aurait appelé bernard pivot

ils avaient une incroyable soif de victoire, remarque nous aussi on avait la soif, il nous a manqué la victoire, et pourtant au bar on sait gérer la pression, sauf au bout de la dixième. J'ai bien essayé les picots avec une mousse tendre, mais je suis meilleur avec les picons qui ont une mousse généreuse. J'ai bien essayé de faire des exercices pour me muscler le bras, mais le mouvement de lever de coude ne sert à rien pour toper, et mon entrainement solitaire du poignet n'a jamais vraiment amélioré mon top revers.

Apparemment, ils devaient mettre la nouvelle colle rapide qui contient pas de solvants nocifs, bref des techniques du FBI, apparemment c'est des colles où y a pas de solvants volatiles, genre des solvants de la famille des dindes et des poulets, mais maintenant y a des solvants aqueux, des solvants " à que " comme dit Johnny. C'est dégueulasse qu'il existe une colle rapide pour les joueurs rapides, et qu'il existe pas une colle lente pour ceux qui jouent lentement, moi c'est pareil si on créait des manches de raquette en forme de bouteille de kro je passerais tous mes tops revers, ou un manche en forme de frein à main pour les défenseurs ...

Sinon j'en ai une autre :
on a joué un forgeron qui sortait des services marteau,
on a joué un nain, il arrivait pas à faire le service marteau, il l'envoyait tout le temps sous la table,
ça m'a toujours fait marrer le service marteau, quel rapport avec un marteau, merde ?
T'imagines si tu devais vraiment servir avec un marteau ? tu casserais toutes les balles, et tu mettrais même pas d'effet,
sérieux expliquez moi pourquoi ça s'appelle le service marteau ?

Bon tout ça pour dire que on a fait 10-10 contre une équipe qui vise le descendage, et que demain, on joue des gars qui sont sensés être nos adversaires les plus torrides,
que va t il en être ? Rien n'est moins sûr.

" ah bah tiens, y a pu de bière " . Du haut de ses 50 ans, les yeux fatigués par toutes les joutes au bar qu'il a menées pour son club, celui qu'on considère comme le " poilu " de l'ASA tennis de table contemplait le néant du frigo tel Jules César après avoir conquis l'amérique. Il fouilla nerveusement entre les canettes d'orangina, les écartait de toutes ses forces en espérant trouver au fond du frigo une de ces petites bouteilles de verre encapsulées qui contiennent le précieux nectar qui aurait rassasié ma soif. En vain.

" en vin, mais du blanc ou du rosé ? " Le vétéran 2 me proposa donc un verre de rosé de l'une des 14 bouteilles de cabernet entamées qui trainent dans le frigo depuis la nuit des temps, entre 4 pots de rillettes périmées de la dernière journée de championnat qui donnent cette odeur âcre au local du club et qui fait la réputation avrillaise à travers tout l'anjou et au-delà. Certains racontent qu'il reste encore du rosé de la montée de la R4 en 1989, et que quiconque en boirait jouerait 35, et que notre vétéran serait tombé dedans quand il était petit, et qué s'appellorio Quézac.

Pendant ce temps à Douarnenez, les sardines de la D2, amputées de leur capitaine parti se ressourcer dans son ancien club, ont pris 14-6 lors de la 3ème branlée retour du championnat.

14-6, c'est pas la défaite 12-8 ou 11-9 où t'es vénère que l'autre gros con a eu 3 grattes alors que tu menais 9-8 à la belle et que ça aurait fait match nul, de toute façon ce club c'était une brochette de cons, attends ils sont pas encore partis. C'est pas non plus la branlée sèche, le 18-2 qui ridiculise l'équipe, qui enfonce les joueurs dans un sentiment de nulance aigüe, qui fait que tu noies ta tristesse dans la bière s'il en reste.

14-6, c'est moins rageant que perdre 30-21 en rugby, mais c'est moins humiliant que prendre 4-1 à domicile au foot. C'est l'équilibre dans la défaite. La branlée idéale, celle qu'on voudrait prendre chaque week-end. Ca passe tout seul, c'est pas agressif, c'est doux : c'est le cabernet d'anjou de la défaite. 

La prochaine journée, nous recevons l'équipe de Quimper, qui a pris 2 fois 13-7 lors des dernières journées. C'est une branlée agréable à prendre aussi, 13-7, moins amère qu'un 11-9 ou qu'une suze, mais moins sèche qu'un 19-1 ou qu'un muscadet. Mais cette fois, l'une des 2 équipes va certainement goûter à la victoire. Espérons que ça sera nous, et qu'elle aura goût de houblon.